Après la déconvenue masculine, l’euphorie féminine ?
FOOTBALL FÉMININ – Annoncée parmi les grandes favorites des Jeux Olympiques se déroulant à Rio du 5 au 21 août prochains, l’Équipe de France Féminine tentera d’y décrocher le premier trophée international de son Histoire. Après l'échec de leurs homologues masculins face au Portugal, les Bleues présentent de réelles chances de médaille. Mais les filles de Philippe Bergeroo manquent encore de véritable référence en compétition officielle.
C’est une forme de paradoxe qui perdure. De douces promesses qui reviennent incessamment en guise de refrain à l’approche de chaque compétition internationale disputée par l’Équipe de France Féminine de football, au cours des dernières années. C’est plus précisément depuis 2009, à l’issue d’une courte défaite encourageante face aux Pays-Bas (0-0, 4-5 T.A.B) en quarts de finale de l’Euro finlandais, que ce phénomène se dégage. Ce jour-là, et durant tout le mois d’août qui l’avait précédé, les Françaises ont éclaté aux yeux de l’ensemble des spectateurs et des autres nations. A compter de cet instant, les Bleues ont constamment endossé l’étiquette des principales favorites des grandes compétitions auxquelles elles ont pris part. Pourtant, elles ne sont toujours pas parvenues à disputer la moindre finale d’un tournoi majeur.
Il ne faut cependant pas se méprendre. Le statut élevé qu'ont acquis les Tricolores ces dernières années est loin d’être illégitime. A vitesse grand V, les Françaises se sont hissées au niveau des meilleures formations de la planète. Avant 2009, elles n’avaient jamais su franchir le cap du premier tour d’une grande compétition, lors des rares fois où elles avaient seulement été en mesure de se qualifier. C’est d’ailleurs bien simple : avant l’Euro qui s’est déroulé en Finlande – Euro, Coupe du Monde et Jeux Olympiques confondus –, elles n’avaient pris part au banquet qu’à 4 reprises sur 18 fois possibles. Avant 2003, on tombe même au score famélique de 2 qualifications en 13 tentatives. Aujourd’hui, les Bleues sont classées 3èmes au classement FIFA en ayant atteint au moins les quarts de finale de toutes leurs compétitions depuis cette fameuse année 2009.
Les derniers J.O. de la « génération Necib »
Cette ascension rapide ne fut pas sans rapport logique. A la fin des années 2000, la section féminine de l’Olympique Lyonnais a commencé à marcher sur le Championnat de France (tenant du titre depuis 2007), puis sur l’Europe (Ligue des Champions remportée en 2011, 2012 et 2016). Dès 2007 et le début des qualifications pour l’Euro, les Rhodaniennes sont alors venues garnir en masse les rangs de l’Équipe de France dirigée par Bruno Bini. Le noyau dur constitué à l’époque a servi de base de travail jusqu’à finir par se consolider définitivement sous l’ère de Philippe Bergeroo, l’actuel sélectionneur des Bleues. Aux Jeux Olympiques de Rio, 11 des 18 joueuses sélectionnées seront lyonnaises. Et parmi ces 18 joueuses, 8 étaient déjà présentes en Finlande, en 2009.
Les belles performances réalisées par cette Équipe de France au cours de la dernière décennie sont avant tout le produit d’une même génération. Mais le panel de déceptions qui l’a accompagné lui est également inhérente. Aux Coupes du Monde 2011 et 2015, à l’Euro 2013 ainsi qu’aux Jeux Olympiques de 2012, les Bleues sont à chaque fois tombées sur un os en ne dépassant pas le stade des demi-finales. Et s'il paraît aujourd’hui difficilement concevable d’évoquer les Tricolores sans leur gardienne Sarah Bouhaddhi, leur capitaine Wendie Renard, ou encore leur attaquante Eugénie Le Sommer, ces J.O. seront sûrement les derniers de ce qu’on pourrait appeler la « génération Necib ». Alors qu’elle s’apprête à prendre sa retraite, Louisa – récemment mariée Cadamuro – aura sans doute à cœur de mener sa génération vers une prestation de renom. Signer ses adieux par un ultime coup d’éclat. Et enfin confirmer toutes les promesses éparpillées par ces Bleues sur leur chemin.