Pour la première fois de leur histoire, les Seniors Féminines du club de handball de Ribérac se sont maintenues en championnat régional. Repêchées dans la poule du Limousin, les Morues – comme on aime les surnommer chez les Jaunes et Verts – démarrent leur nouvelle saison avec relativement peu de certitudes. Alain Landrodie, le président du club, nous en dit plus sur son état d'esprit et la situation de l'équipe à l'orée de ce nouvel exercice.

Pour Alain, la relève est déjà assurée ...

Pour Alain, la relève est déjà assurée ...

Ribérac faisait partie des équipes reléguées du championnat régional d'Aquitaine l'an dernier, mais a finalement été repêché dans le championnat du Bassin Limousin. Comment se sont passées les démarches ?

En fin de saison, on a fait une requête à la Ligue d'Aquitaine pour être maintenu, car ça arrive que des équipes soient repêchées en fonction des descentes dans les divisions supérieures. Début août, on nous a demandé si nous étions intéressés pour jouer dans le Bassin-Limousin, car il n'y avait que huit équipes. On a accepté sans problème, mais sans la démarche, on serait vraisemblablement redescendu.

On considère généralement le championnat aquitain comme assez relevé. Ce sera également le cas dans le Limousin ?

A priori non, pas autant. Avant cette année, il n'y avait pas de division départementale en Limousin. Les poules y ont été restructurées, et n'ont été gardées que les huit meilleures équipes pour jouer le championnat régional. Le niveau devrait donc être plus faible. L'an dernier, on avait d'ailleurs largement battu Panaloisirs en Coupe de France (32-20), qui est dans notre poule cette saison.

Vous avez donc des objectifs élevés pour cette nouvelle saison ?

Oui, on va essayer de jouer le haut du tableau. On plonge un peu dans l'inconnu, malgré tout, mais si on montre de la constance, tout est possible. Finir dans les deux premiers pourrait nous permettre de monter en pré-national (6ème division nationale, ndlr). Ce serait exceptionnel pour Ribérac.

Ribérac s'est un peu affaibli cet été, avec le départ de plusieurs joueuses. L'effectif est-il suffisamment fourni pour de telles ambitions ?

On a eu deux départs, ceux de Cloé Decroos et Chloé Ossard. On a également deux blessures : la saison de Lise Bertrand semble compromise, et on s'inquiète bien sûr pour la santé de notre gardienne, Marie-Laure Grébil, qui ne pourra pas jouer avec au moins trois mois en raison de problèmes de santé. On démarre donc le championnat avec 14 joueuses. Je trouve ça un peu léger, mais c'est difficile de recruter.

Ce n'est pas rédhibitoire non plus ?

Non, bien sûr. Nous avons une très bonne équipe et je crois fermement en nos joueuses. Mais il y a des éléments auxquels penser. Par exemple, les déplacements en Limousin sont souvent en fin d'après-midi et non le soir. Si des joueuses travaillent ce jour-là, il peut leur être difficile de se libérer.

Alain, un homme d'une finesse rare

Marine Landrodie et Mylène Algoët reviennent cette saison dans l'équipe après avoir souffert de longues blessures. Sont-elles pleinement opérationnelles ?

Marine devrait pouvoir jouer normalement, à condition que son dos la laisse tranquille. Pour Mylène, cela semble un peu plus compliqué.

Héloïse Guillemard et Loélia Moniolle, qui évoluaient en moins de 18 ans à Ribérac, montent en Seniors cette année . Les jugez-vous capable de s'intégrer au collectif et d'évoluer à ce niveau ?

Sur les matches amicaux, elles ont répondu présent. Loélia était peut-être un peu plus à son aise. De toute façon, ce sont des guerrières, des battantes. Il n'y a pas à s'inquiéter. Et puis elles sont déjà bien connues au sein du club. Tout devrait bien se passer.

Anne-Sophie Landrodie et Annabelle Esclasse faisaient partie du top 5 des buteuses du championnat l'an dernier. Y a-t-il eu des sollicitations d'autres clubs les concernant ?

Non, il n'y a rien eu de tout ça. La seule à avoir eu des contacts, c'est Camille Gamio avec Marmande, en Nationale 3. Anne-Sophie et Annabelle ont 28 et 30 ans, en général les clubs cherchent des joueuses plus jeunes pour construire sur le long terme.

Il y a de la polyvalence, on peut quasiment doubler tous les postes

Certains postes semblent définis : Anne-Sophie Landrodie demi-centre, Coralie Chorlet pivot, Camille Gamio arrière-droite et Annabelle Esclasse ailière-gauche. Quelles seront les titulaires aux deux postes restants ?

En l'absence de Marie-Laure, Laura gardera nos cages. Marine et Lorette peuvent jouer en arrière-gauche, Anaïs sur l'aile droite. Ensuite, Loélia est capable de suppléer ses coéquipières en pivot ou sur une aile ; Héloïse est quant à elle capable de jouer sur la base arrière ou même à l'aile droite. Il y a de la polyvalence, et on peut quasiment doubler tous les postes.

C'est la première fois de leur histoire que les Ribéracoises évoluent deux ans de suite en championnat régional. Avez-vous le sentiment d'avoir franchi un cap ?

Oui, je pense. Le niveau a augmenté. L'an dernier, déjà, on peut faire mieux que dixième. On avait la capacité de finir devant des équipes comme Martigues ou même Bordeaux, si on avait eu un effectif plus riche dès les premiers matches. Mais bon, peu importe. Aujourd'hui, c'est une nouvelle saison, et on veut croire en nos chances.

Bertrand Gavignet, qui avait mené Ribérac vers la montée il y a deux saisons, a quitté son poste d'entraîneur au profit de Gildas Leblanc. Comment s'est fait ce changement ?

Bertrand s'occupe déjà des moins de 13 ans et des moins de 15 ans, il a beaucoup donné, et il a voulu prendre un peu de recul. Quand il a fallu trouver quelqu'un, on a tout de suite pensé à Gildas, qui a déjà coaché les filles il y a deux ans. Il sera dans la lignée du travail de Bertrand, avec un discours semblable. C'était un choix spontané.

Le club est-il armé économiquement pour cette nouvelle année, et plus spécifiquement pour une seconde saison des Seniors en championnat régional ?

Oui, tout va bien. On a fait notre assemblée générale vendredi dernier, il n'y a pas de soucis. Il faut être vigilant au niveau des transports, du paiement des arbitres, toutes ces dépenses. Mais on a l'habitude.

Vos bases sont donc pérennes …

Tout à fait. Nous avons un vrai projet. On va attendre fin décembre avant de mieux connaître le niveau du championnat, mais clairement, monter en pré-national, c'est l'objectif de l'année ! Après, si on y arrive, la suite sera plus compliquée. Mais nous aurons tout le temps d'y repenser.

Alain Landrodie : « Monter en pré-national, ce serait exceptionnel »